
Grèbe huppé
Commun, le grèbe huppé ?
Il dévoile pourtant la plus belle parade nuptiale que l'on puisse observer.
Les grèbes se font face et se saluent souvent, ce qui n'est pas commun.

Podiceps cristatus
Grèbe huppé
Podiceps cristatus
Ordre : Podicipédiformes
Famille : Podicipédidés
La séquence complète de l'accouplement du grèbe huppé
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Le coin des petits
Les petits grèbes huppés, au nombre de 3 ou 4, sont bariolés, de fines lignes leur barrent la tête et le cou, une tâche rouge ponctue le front.
Les poussins sont nidifuges et suivent rapidement les parents dans l'eau, bien qu'ils soient souvent porté sur le dos. Les adultes les nourrissent de mollusques, d'insectes ou de têtards, plus tard de poissons. Il est courant de voir la femelle distribuer des petites plumes à ses petits, elle s'assure que cette plume finisse bien au fond de l'estomac afin de garantir une bonne protection contre les arêtes. (Selon certains scientifiques, les plumes ingérées réduisent les parasites du grèbe). Les petits sont portés tour à tour par le mâle ou la femelle pendant que l'autre des parents organise le nourrissage. A "l'adolescence" les adultes renversent sans ambages les jeunes afin de les inviter à plus d'autonomie et les habituer à trouver seuls leur nourriture.
Accouplement
La parade nuptiale resserrent les liens entre mâle et femelle, le moment favorable pour l'accouplement est choisi par la femelle.
Le calme revenu sur l'étang, la femelle rejoint le radeau de branchages, toujours arrimé à une plante bien accrochée au fond de l'eau. On peut l'entendre appeler tout en se dirigeant lentement vers son but.
Là, elle saute sur le lit de branchages, dispose les végétaux dans un ordre précis pour en faire un nid bien douillet . Pour l'heure, elle se redresse, repère l'élu qui se fait attendre, l'appelle à plusieurs reprises puis la femelle pose son ventre et son col sur le lit de branchages, appelle encore et encore , mais il faut tendre l'oreille pour l'entendre.
Elle est immobile, plus un bruit, soudain le mâle se décide et saute sur le radeau, il est très vite à son rôle de géniteur, l'accouplement a lieu.
Le final
Un événement subit survient, le mâle sans doute porté par son récent succès, saute par dessus sa partenaire vers l'avant, la réception se fait croupion à ras du bec de la femelle.
Un dernier sursaut cabré bien démonstratif, sous l'œil bienveillant de la femelle, éloigne le mâle au torse bombé, sur une note de fierté du devoir accompli.
La femelle quant à elle , à peine remise de ses émotions, s'attèle à la finition du nid en prévision de la prochaine couvée.

Podiceps cristatus parade Eure et Loir

Podiceps cristatus parade Eure et Loir

Podiceps cristatus Eure et Loir

Podiceps cristatus parade Eure et Loir
Le grèbe huppé ou Podiceps cristatus, forme un couple harmonieux en tous points et à part égale absolue.
Le dimorphisme sexuel est peu accentué, quasi inexistant.
L’hiver est la saison où chacun d’entre nous peut voir, souvent lors d’une marche en famille ou d’une sortie - naturaliste, au moins un grèbe huppé non loin de foulques macroules et de canards colverts, sans oublier la fameuse poule d’eau. Les oiseaux d’eau, sans qui nos plans d’eau seraient un désert liquide sans âme, semblent connus de tous mais connaît-on vraiment notre grèbe huppé ?
La saison froide, glaciale, dresse une barrière entre l’oiseau et son élément de prédilection, il y vit presqu’exclusivement, s’y nourrit, noue des relations de bon voisinage, contrairement à la foulque macroule , querelleuse, aux canards colverts souvent en retrait en groupe , mais tous y trouvent un milieu de partage.
Il arrive de voir 3 ou 4 grèbes huppés prendre leur envol depuis la glace de l’étang et filer à toute allure haut dans le ciel , en formation serrée fendant l’air, amaigris par les frimas de l’hiver.
A le voir sur l’eau ou sous l’onde disparaissant , imaginez cet oiseau au ventre si blanc.
L’une des premières fois pour moi, fût sa sortie de l’eau, à elle la femelle, grimpant sur le radeau de branches. Un port de tête d’une élégance rare, elle portait des plumes rousses brunes et noires à la période nuptiale sur la tête et également sur les joues, celles-ci parent évidemment aussi le mâle de noir et de roux.
La partie ventrale, très claire, contrastant fortement avec le dos est une partie volumineuse souvent cachée sous l'eau.
Les pattes sont lobées, alors que l'on s’attendrait à les voir palmées, en fait on parle de palmure lobée. Pourtant, il vaut vraiment le coup d’œil, l’oiseau "en entier".
L'oiseau dressé semble soudain un "pingouin en terre d'Eure et Loir", le poitrail blanc , brillant de l'onde qui s'en écoule, les lignes douces qui le contournent , ne manquait que le regard précieux, et pourtant il l'a, le rubis de ses yeux.
Les grèbes s'apparient en hiver, même si ça ne semble pas partie gagnée, réalisent l’une des plus belles parades nuptiales au printemps par les couples formés.
La parade nuptiale
Podiceps cristatus
Commun, le grèbe huppé ? La parade nuptiale est réalisée par les 2 partenaires, la femelle rivalise largement avec la parure magnifique du mâle, juste un peu plus petite, comme un reflet l’un pour l’autre. A cette occasion, ils se font face. Il arrive de voir des bribes, des amorces de parade tant le processus est compliqué, complexe, rare à observer de bout en bout.
L'exercice pour l'observateur, met en évidence la coiffe admirable de la huppe et des plumes des joues.
Pour le couple, c'est un moment des plus importants car il est la clé de l'ensemble, la synchronisation, la réussite. Au delà, le liant et la confiance pour les deux oiseaux et leurs futurs petits.
Les oiseaux se rapprochent, face à face, duo sur l'eau, poitrail contre poitrail, ils sont comme hypnotisés l'un par l'autre, par le rubis des yeux, par le jeu des plumes nouvelles , le temps s'est arrêté, les ensorcelle !
Nouveaux mouvements de tête, synchrones de plus en plus, sur un rythme plus élevé. Ils se dressent sur l'onde. La verticalité et l'émergence subite subtile attirent tous les regards, la blancheur des parties ventrales nouvellement mises à jour s'en emparent. Puis vient le pas de deux, la fuite des 2 élus parallèlement et sur le même tempo à la verticale, les pattes fouettant l'eau, la poitrine verticale, les 2 sillons d'eau semblent poursuivre les oiseaux.
Un moment rare, ce savant ballet basé sur le mimétisme, des figures en miroir au synchronisme sans faille.
Arrive enfin le moment des révérences puis celui des offrandes, à la manière grèbes huppés, soit des algues vertes bien grasses, symboliques. Quand ils réussissent leur parade, véritable Pas de deux, ils savent que le moment de bâtir le nid est imminent et pour garder la couvée au sec, ces végétaux seront précieux.
Maamar.