Les pattes dont deux sont dirigés vers l'avant et les deux autres vers l'arrière maintiennent l'oiseau alors que la queue rigide et puissante est en contre-point d'équilibre, la tête est ainsi libre et très mobile.

Elle me check comme "humain de passage" puis inspecte très méticuleusement l'entrée de la loge.

Le pic noir femelle y pénètre enfin tête la première. Cette loge est bien la loge d'un pic noir, elle se tourne à l'intérieur, puis sort à l'entrée de la loge, juste la tête.

On y voit le bec surpuissant clair en rapport à son plumage noir, ses yeux ont des pupilles comme 2 ronds mêlés en leur milieu.

Le pic noir disparait dans sa loge, je quitte les lieux.

Le lendemain matin je regagne les abords de l'arbre-loge. J'écoute et entends un pic noir au loin, même l'écho de sa voix portée par les arbres pourtant lointain me ravit.

Il est midi, je rentre déjeuner, il ou elle ne viendra pas à l'arbre-loge.

Je consacre une nouvelle matinée mais en vain, cela confirme pourtant sa présence sur le site.

Je décide de consacrer un après-midi à mes pics cette fois. Après une longue attente, le cri se fait entendre, d'abord des cris strophés puis une fois proche de l'arbre-loge, elle lance le fameux cri roulé sonore et doux à la fois, elle appelle. Elle se plaque sur le tronc à bonne hauteur, le soleil pâle derrière moi darde ses derniers rayons en éclats vifs entre les branches sombres des arbres noirs.

Je regarde ma montre : H + 6 minutes supplémentaires. je notai mentalement l'heure mais je me contentais les jours suivant de regarder ma montre avec un grand sourire, il suffisait d'ajouter 3 minutes à la veille pour avoir le plaisir d'entendre le son roulé si particulier puis de la voir à 20 ou 30 secondes près !

Plus que les quelques photos que j'ai pu réaliser, ce "miracle" de précision et cette douceur dans la voix de l'oiseau, restera un beau cadeau offert par cette forêt.

La forêt depuis s'est emplie du chant de la grive musicienne, des fauvettes à tête noire et du pouillot véloce, reste à ce pic noir à poursuivre son cycle de reproduction et elle y arrivera bien sans nous.

Peut-être un coup d'œil de loin en loin aux jumelles si les feuilles des arbres le permettent, enfin pour le reste, Il suffit de les savoir là .

Maamar.

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